25.6.13

Get Lucky!

Ça y est, j'ai écouté le dernier Daft Punk, après une petite période de circonspection et d'envie depuis la date de sortie officielle. Car il m'a fallu un peu de temps pour comprendre et m'approprier leur démarche créatrice.

Il faut que je revienne sur mes différents contacts avec le duo masqué.

Revenons à la fin des années 90, la fin des boys band, une petite décennie de Dance soporifique (j'ignore à combien de Dance Machine ils se sont arrêtés au bout du compte...J'ignore d'ailleurs si Fun Radio existe toujours d'ailleurs) et le genre "Techno" tel qu'on peut l'appréhender à une époque où l'on ne peut écouter que ce que l'on nous sert, est d'une médiocrité absolue. Alors en vacances à l'été 99 avec une dizaine de potes dans une maison désormais mythique, mon cousin m'appelle pour passer nous voir. Une petite visite de courtoisie s'imposait, lui le local de l'étape. Dans sa classe habituelle, il s'assoit autour de la table, allume une cigarette et envoie son flow de paroles insensées. Il improvise un cendrier avec un coquillage et relâche quelques bouffées de tabac. Le lecteur CD avait pour habitude de cracher du Echoes des Floyd pendant ces 2 semaines et ce devait être ce morceau qui passait encore une fois. Vraisemblablement pas du gout de mon cousin, celui-ci se lève tout en continuant de raconter sa vie tumultueuse, passe en revue les CD posés dans différentes piles sur le meuble bas breton. Il s’arrête sur un en particulier, le montre et nous demande s'il peut le passer. Mon DJ attitré approuve d'un bref "Cool" et Around the World passe à travers les enceintes. Je n'y prête guère attention, tout estomaqué qu'il ait osé couper mon morceau favori des Floyd pendant la montée du sous-marin.




2 ans plus tard, c'est au tour de la sortie de Discovery. Un souvenir s’arrête, celui de découvrir des clips à la Albator sur des chaines de musique allemandes (il est vrai qu'à l'école sur le campus, on avait accès à ces chaines...). Je retiens un peu le groove mais surtout j'apprends que ce sont 2 DJ qui ne montrent jamais leurs visages et rejettent le système des maisons de disque, ils font fait appel à Leiji Matsumoto pour illustrer leur album et leur pensée. Je guette alors les clips qui suivent et constitueront Interstella 555...Bien vu les Daft, tirer la ficelle de la nostalgie pour sortir de leur torpeur les enfants du rock-grunge de la génération 80 est une excellente idée. Ceci quelques mois avant la sortie de l'album qui m'ouvrira les portes de l'électro Kid A de Radiohead...La ruée vers le beat est lancée.

2006, peu avant le clin d’œil de mon idole grunge Philippe Katerine, sort Human After All. Pour le coup, j'attendais sa sortie, évidemment des artistes qui ne font pas parler d'eux et sortent peu d'album, attirent la curiosité. Ça n'a pas raté même si la déception domine. Car si certains morceaux sont très efficaces, je découvre par le site sample.fr que leur tube n'est qu'un copier-coller avec une basse et des beats au son actualisés...Le site m'apprend par contre d'autres petits secrets de samples des Daft et là, je reste de plus en plus intrigué. A tel point que quand mon pote Belfortin m'invite à aller les voir aux Eurocks, voir un groupe qui construit un mythe et que peu de monde voit en concert, je ne peux me permettre d'hésiter trop longtemps. Et impossible d'oublier ce concert, il y avait tellement de basses que mes narines en tremblent encore, la presqu’île aussi. C'est la période où je commence à m'amuser avec la création de samples et de la compo informatique.

Enfin cette année, Random Access Memories où comment faire le lien entre cette musique de film des années 80 qui passait en boucle pour accompagner les gymnastes pendant leur mouvement au sol (qu'est-ce qu'on en a bouffé mais d'autres s'en sont payé dans l'autoradio d'une R5). Tout le monde se pose la question : mais qui est ce Giorgio? Quand on voit sa photo, on comprend qu'il est italien, on comprend moins qu'il est musicien et qu'il a trempé dans pas mal de musiques de films. On a envie de ressusciter Michael Jackson dans Lose Yourself to dance, on adore le clavier de Within, on bouge ses petites fesses sur Get Lucky. Et pour finir avec Contact, j'ai eu une vision et fait la synthèse entre 2001 l'Odyssée de l'espace et leur précédent album Human After alL (donc le robot HAL qui pète un peu les plombs). OK, on peut leur faire le reproche de faire du sur mesure sans fausse note, d’être perfectionniste, d'utiliser 3 micros d'ambiance de 3 périodes différentes sur un seul morceau. On peut leur reprocher de toujours jouer les robots mais justement c’est le premier album où les voix naturelles sont les plus présentes et où il y a le moins de samples (enfin il faudra du temps pour tout trouver connaissant ces fans de casques de moto un peu disco).

Je sais déjà ce que je vais écouter cet été et ça, c'est rassurant!

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